5 erreurs fréquentes chez les débutants en survivalisme (et comment les éviter)
Le survivalisme est un sujet passionnant, mais aussi vaste et complexe. Il touche à tellement d’aspects différents : alimentation, équipement, autonomie, gestion de crise, qu’on peut facilement s’y perdre, surtout au début.
Dans cet article, je vais vous présenter les 5 erreurs que je vois le plus souvent chez ceux qui commencent à se préparer, ainsi que quelques-unes que j’ai moi-même commises. Le but, ce n’est pas de juger, mais de vous aider à progresser plus efficacement, sans perdre de temps, ni d’énergie, ni d’argent.
Se lancer sans aucun plan clair
Se préparer sans plan, c’est comme naviguer sans boussole… on ne sait pas vraiment où on va. Pour commencer, avoir un plan solide et organisé permet de mieux orienter vos préparations.
Il faut d’abord connaître ses priorités, et je recommande de débuter votre préparation par la compréhension des six paliers. Vous pouvez lire mon article sur les paliers ici. Comprendre ce concept vous aidera grandement à organiser une préparation équilibrée et efficace.
Par exemple, si vous habitez dans une zone à risque d’inondation, commencer par un sac d’évacuation dans votre préparation individuelle devrait être une priorité.
Il est important de commencer par les bases, c’est-à-dire votre outil principal : vous-même. Ensuite, analysez de manière réaliste les dangers ou problèmes potentiels avant de vous lancer, au besoin, dans des préparations de plus grande envergure.
Se laisser influencer et acheter des gadgets hors de prix
Les revues sur l’équipement de survivalisme sont très populaires, surtout sur YouTube. Moi-même, je suis un grand fan. Mais il faut toujours garder en tête que tous les gadgets ne sont pas nécessaires pour une bonne préparation. Parfois, il s’agit simplement de faire un choix juste et éclairé.
À mes débuts, j’ai acheté un couteau à plus de 300 dollars, qui était alors considéré comme le couteau de survie le plus épique de tous les temps. Je n’avais pas beaucoup d’argent à l’époque, mais j’ai succombé à la tentation. Ce couteau légendaire s’est finalement avéré peu pratique et je n’avais plus d’argent pour autre chose. Lors de mes sorties, j’avais du mal à travailler avec.
Plus tard, j’ai acheté un plus petit couteau à 45 dollars, qui m’a servi dans toutes mes sorties de survie et qui a complètement remplacé ce fameux couteau à 300 dollars. Parfois, certains articles sont comme les vins ; avec un bon marketing, on peut vendre un produit à des prix fous, alors qu’on pourrait trouver mieux pour beaucoup moins cher. Plus cher n’égale pas nécessairement meilleur !
Stocker de la nourriture qu’on n’aime pas ou qu’on ne mange jamais
Il existe une citation bien connue dans le milieu de la préparation : « Stockez ce que vous mangez et mangez ce que vous stockez. » Elle prend ici tout son sens.
Vous n’aimez pas les pois chiches ? Vous ne consommez jamais de lentilles ? Alors pourquoi en acheter vingt kilos ? Beaucoup de gens commencent à constituer un stock alimentaire en pensant uniquement à la conservation ou à l’apport calorique, tout en négligeant un point fondamental :
le goût et les habitudes alimentaires.
Lors d’un événement qui vient briser la normalité, devoir manger des aliments que l’on n’apprécie pas peut rendre l’expérience encore plus difficile à vivre. Il est aussi important de rappeler qu’en période de stress, le système digestif devient plus sensible. Consommer des aliments peu appréciés peut entraîner une perte d’appétit, des troubles digestifs, ou même un découragement général.
Votre réserve alimentaire devrait refléter ce que vous consommez déjà au quotidien. L’idéal est de prendre l’habitude d’acheter en double ce que vous mangez régulièrement, puis de faire tourner vos stocks en cuisinant avec. Cette méthode simple crée une rotation naturelle, limite le gaspillage, et garantit que votre réserve soit composée d’aliments familiers, digestes et rassurants.
C’est lorsque tout va bien qu’il faut tester des nouveautés, pas en pleine catastrophe. Le moment d’essayer un nouvel aliment ou un nouveau mode de cuisson, c’est maintenant, dans le confort et la sécurité. Pas quand l’électricité est coupée, que le stress est au plafond et que chaque repas devient un défi.
Trop de théorie, pas assez de terrain
Ce point est essentiel. Aujourd’hui, avec Internet, les forums et les réseaux sociaux, on trouve des tonnes d’informations, mais aussi une grande quantité de personnes qui restent dans la théorie sans jamais passer à l’action. Ce n’est pas une critique envers qui que ce soit. Lire des livres confortablement installé chez soi est un bon départ. Cela permet de se préparer mentalement, de se familiariser avec certains concepts, et même de mieux comprendre le fonctionnement de certains outils.
Mais sans pratique concrète, vous risquez de recevoir un sérieux rappel à la réalité le jour où vous devrez réellement appliquer vos connaissances.
Je vous partage une anecdote personnelle. J’ai connu une personne qui affirmait bien s’y connaître en survie. Elle m’a expliqué comment faire du feu à l’aide d’un firesteel, en produisant une flammèche sur des fibres sèches. Je lui ai donc demandé une démonstration. Nous étions dans un boisé, avec tout ce qu’il fallait à portée de main. Pourtant, cette personne n’a pas su reconnaître les bons matériaux pour allumer son feu. Après une dizaine de minutes à galérer, elle n’avait toujours rien réussi à allumer.
Je suis alors intervenu. Je lui ai montré quels éléments choisir, comment les assembler, et en moins de deux minutes, un feu était allumé. J’ai vécu ce genre de situation plusieurs fois. Et chaque fois, cela démontre à quel point la théorie seule ne suffit pas. La réalité du terrain, avec ses imprévus comme l’humidité, la pluie ou le vent, change tout. C’est pourquoi je recommande vivement à toute personne intéressée par les compétences de survie de se pratiquer régulièrement. Allez dehors, essayez, ratez, recommencez. C’est comme cela que l’on apprend vraiment.
Et cela vaut pour bien d’autres domaines : la cuisine, la mécanique, les soins de base... La pratique est ce qui transforme une connaissance en compétence.
Tout acheter en mode panique
Une erreur fréquente consiste à croire qu’il faut tout acheter d’un seul coup. Résultat : une carte de crédit pleine, un compte bancaire vide, et un stress inutile.
La résilience commence par une gestion saine de vos ressources. Établissez un budget mensuel, priorisez ce qui est vraiment essentiel comme de l’eau, la nourriture, les soins de base et construisez votre autonomie un pas à la fois.
Il vaut mieux une préparation modeste, bien pensée et adaptée à votre réalité, qu’un équipement coûteux acheté à crédit et que vous ne savez pas utiliser. Mieux vaut progresser lentement mais sûrement, que brûler toutes vos ressources en pensant aller plus vite.
Conclusion
Se préparer, c’est bien plus que lire des livres ou acheter du matériel. C’est une démarche complète qui demande du temps, de la réflexion, et surtout, de l’expérience concrète. Les erreurs que nous venons de voir sont courantes, et il n’y a aucune honte à les avoir commises. Ce sont souvent elles qui nous poussent à faire mieux par la suite.
Le plus important, c’est de rester humble, curieux, et engagé. Ne cherchez pas la perfection, cherchez le progrès. Observez, testez, ajustez. Le survivalisme n’est pas une mode, ni une course à l’équipement. C’est une façon de penser, de vivre, et d’apprendre à faire mieux avec ce que l’on a, là où l’on est.
Et rappelez-vous ceci : la vraie préparation, c’est celle qui fonctionne quand tout le reste ne fonctionne plus.
Stay Safe