Les 6 paliers de la préparation

Nous vivons une époque instable, marquée par des changements rapides et parfois déstabilisants.
Dans les médias, on entend parler de guerre nucléaire, de dérèglement climatique, d’émeutes, de tensions sociales, de crise économique et de logement. On évoque aussi des phénomènes moins connus comme les tempêtes solaires ou géomagnétiques, pendant que les statistiques de criminalité sont à la hausse.
Et puis, il y a ces catastrophes naturelles, tempêtes, séismes, inondations qui semblent se multiplier, ou du moins attirer plus d’attention.

Alors, est-ce que tout cela est exagéré ?

Est-ce qu’on pousse un peu trop le sensationnalisme pour attirer les clics ?

C’est possible, et c’est sain de s’interroger.

Mais exagéré ou non, le fond du message reste le même : le monde est complexe, imprévisible, et parfois fragile. C’est pourquoi, dans le monde du survivalisme, on apprend à réfléchir en termes de risques concrets et de réponses pratiques. Certaines personnes choisissent de se concentrer sur une menace en particulier.
Personnellement, je crois qu’il est plus judicieux de se préparer à différents types d’événements sans obsession, mais méthodiquement.

Comme le dit le proverbe :
« Qui sait un peu de tout vaut parfois mieux que celui qui ne sait qu’une seule chose parfaitement. »

Dans cette optique, je vous propose qu’on explore ensemble six paliers de préparation. Jusqu’où une personne choisira d’aller dépendra de ses besoins et de ses réflexions personnelles.

  1. Préparation individuelle

  2. Préparation locale

  3. Préparation municipale

  4. Préparation régionale

  5. Préparation nationale

  6. Préparation mondiale

Préparation individuelle

La première chose dont nous disposons réellement, c’est nous-mêmes : notre corps, nos pensées, nos émotions. Prendre le temps de se pencher sur ces aspects peut grandement nous aider à mieux nous préparer à des situations plus complexes ou de plus grande ampleur. Toute préparation commence par soi, avec une démarche personnelle et individuelle.

Un moment d’introspection est donc essentiel. Voici quelques questions simples à se poser pour amorcer cette réflexion :

  • Suis-je en bonne santé ?

  • Suis-je en forme physiquement ?

  • Comment va ma santé mentale ? Mon niveau de stress ?

  • Est-ce que j’arrive à garder le contrôle de mes émotions ?

Ces questions servent à dresser un petit bilan de notre état physique et mental. L’idée, ensuite, c’est de réfléchir aux réponses que vous vous êtes données… puis de voir ce qui mérite d’être travaillé, guérie ou amélioré.

Être en bonne santé, ce n’est pas seulement utile en temps de crise : c’est aussi un atout au quotidien. Même chose pour la forme physique : elle nous aide autant dans la vie de tous les jours que dans des situations d’urgence.

Mieux se connaître, savoir si l’on est naturellement stressé ou anxieux, permet de prendre les devants. On peut alors chercher des outils, des techniques ou simplement apprendre à mieux respirer, pour rester plus calme quand la tension monte. Savoir garder la tête froide, c’est un entraînement précieux… et une vraie force quand la crise frappe.

Si vous avez remarqué certains problèmes de santé, je vous conseille de consulter les professionnels concernés : médecins, dentistes, psychologues, physiothérapeutes, etc. Le mieux, c’est de régler ce qui peut l’être pendant que tout va bien. On ne sait jamais quand une situation difficile pourrait arriver, alors autant ne pas traîner des problèmes qu’on aurait pu prévenir.

Cette préparation comprend aussi l’aspect matériel, qui vous sera utile à vous personnellement ou à votre famille, selon votre situation. Par exemple, c’est à ce stade qu’on commence à penser à l’élaboration et à l’assemblage d’un sac ou d’un kit d’évacuation. Ce type de sac est conçu pour répondre à vos besoins immédiats, de façon individuelle.

Préparation Locale

La préparation locale concerne directement votre domicile. Est-ce que votre propriété, votre maison ou votre appartement sont sécuritaires ? Rien que ce sujet pourrait faire l’objet d’un article complet, tant il est vaste et rempli de variantes. Cela dit, certaines questions de base restent toujours valables :
Quels sont les risques les plus probables chez moi ?

Panne de courant, inondation, incendie, tornade, intrusion, vandalisme… Identifier ces dangers potentiels permet de mieux orienter vos préparatifs. En réfléchissant aux scénarios les plus plausibles dans votre région ou votre quartier, vous pouvez adapter vos actions en fonction des risques réels, plutôt que de vous disperser inutilement.

Préparation Municipale

La préparation municipale, c’est l’évaluation des dangers qui existent dans votre municipalité et qui pourraient perturber le quotidien. Il s’agit ici de penser à des situations à plus grande échelle que le simple domicile : une panne de courant du secteur, l’incendie d’un complexe industriel, une fuite de gaz, un déraillement de train transportant des matières dangereuses, etc.

Par exemple, il y a quelques années, dans ma ville, un complexe industriel a pris feu. Une fumée jaunâtre s’est répandue vers les quartiers résidentiels, et plusieurs citoyens ont dû être évacués. Voilà comment un événement déclenché dans notre municipalité peut briser notre quotidien.

Il en va de même pour une lourde contamination de l’eau à la bactérie E. coli, qui a rendu l’eau du robinet impropre à la consommation pendant environ sept jours. Rapidement, les supermarchés de la ville se sont retrouvés à court d’eau, et certains citoyens ont dû aller en chercher dans les villes voisines.

L’important ici, c’est d’identifier les problématiques potentielles propres à votre ville ou village, puis de vous y préparer en conséquence.

Préparation Régionale

Ce type de préparation devient un peu plus intense, car il s'agit de se préparer à des événements de plus grande envergure. Par exemple, en 1998, le Québec a connu ce que l’on appelle « la crise du verglas ». Cet événement régional a plongé l’ensemble de la province dans le noir, en plein hiver : plus d’électricité et des routes quasi impraticables, transformées en patinoires.

( Vidéo youtube des archives de Radio-Canada concernant la crise de verglas de 1998 )

Selon votre région ou votre pays, cela peut être un ouragan, une tempête avec des vents violents, de fortes averses de pluie ou de neige, coupure d’électricité, etc. La préparation régionale vise à analyser les problématiques spécifiques à votre région.

Cela ne concerne pas uniquement les catastrophes naturelles, mais aussi des problèmes liés au système de réapprovisionnement alimentaire de la région. Par exemple, si un glissement de terrain détruit la route empruntée par les camionneurs pour livrer leurs marchandises, il est fort probable que les stocks alimentaires des supermarchés de votre région (ou même municipaux) soient aussi impactés.

Préparation Nationale

La préparation nationale concerne tout le pays. Les crises à cette échelle impliquent souvent des troubles majeurs : panne généralisée d’infrastructures, crise économique, pandémie ou crise sanitaire (parfois mondiale), tensions sociales comme des manifestations massives, émeutes, violences civiles, voire une guerre civile ou une guerre à proprement parler, sans oublier les cyberattaques à grande échelle.

C’est à ce niveau que je réalise que les services publics : police, ambulances, pompiers, seront débordés, incapables d’aider tout le monde rapidement. C’est pourquoi, à ce stade, je commence à envisager de quitter mon domicile pour me mettre à l’abri, loin des zones où les problèmes risquent de s’aggraver. Cela dit, selon la nature de la crise, il est aussi possible de rester et de soutenir sa communauté. Chaque situation est unique, et il faut bien évaluer les dangers spécifiques avant de prendre une décision.

Une crise nationale majeure peut paralyser le pays tout entier. Imaginez les pénuries de médicaments, d’eau, d’aliments essentiels et même non essentiels. Ajoutez à cela les vols, le chaos, le vandalisme. En temps de crise, certains n’hésitent pas à profiter du désordre pour piller. C’est pourquoi il faut être prêt à protéger non seulement soi-même, mais aussi ses proches. La loi peut être absente pendant la tempête… mais elle revient toujours une fois le calme revenu. Ceux qui auront semé le chaos devront en assumer les conséquences.

Préparation Mondiale

La préparation mondiale est le palier le plus vaste, et parfois celui qui flirte avec la limite entre le réalisme et la spéculation. Ici, on parle de scénarios graves à extrêmes, où les gouvernements peuvent s’effondrer, les sociétés se désintégrer, et toute forme d’organisation civilisée peut disparaître. C’est la rupture totale de la normalité.

Dans cette catégorie, on retrouve des événements capables de bouleverser l’ensemble de la planète :

  • Une pandémie mondiale dévastatrice, avec un taux de mortalité extrêmement élevé.

  • Une guerre mondiale ou une guerre nucléaire, avec destruction massive et exode de populations.

  • Un effondrement climatique brutal : sécheresses, famines, incendies, montées des eaux, tempêtes records… voire entrée dans une ère glaciale.

  • Une cyberattaque globale ou un blackout numérique : paralysie d’Internet, des banques, des satellites, des réseaux d’énergie, menant à une rupture logistique à l’échelle planétaire.

  • Un événement cosmique : chute de météorites, éruption solaire géante, inversion du champ magnétique…

  • Un effondrement systémique global : effondrement des marchés, du système monétaire mondial, des gouvernements… tout s’écroule en cascade.

Se préparer à ce genre d’événement peut sembler intense, voire extrême. Mais en réalité, si vous êtes prêt à faire face à un effondrement global, alors vous êtes pratiquement prêt à tout. Parce que tout ce qui est plus "petit" devient gérable par comparaison.


Conclusion

Peu importe jusqu’où vous choisissez d’aller dans votre démarche, la préparation reste avant tout un exercice de lucidité. Il ne s’agit pas de vivre dans la peur ou de sombrer dans l’obsession, mais plutôt d’avoir un regard clair sur le monde dans lequel on vit… et de se donner les moyens d’y faire face, avec calme, discernement et responsabilité.

Préparer son corps, son esprit, son foyer, sa communauté et, à plus grande échelle, sa capacité à réagir à des événements graves, ce n’est pas céder à la panique. C’est faire preuve de bon sens. C’est prendre soin de soi et des siens. Et c’est parfois même retrouver un peu de paix intérieure, simplement parce qu’on sait qu’on a fait ce qu’on pouvait.

Personne ne peut tout prévoir. Mais tout le monde peut se préparer… un pas à la fois.

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