Les Couteaux
Voilà un univers bien aimé chez plusieurs adeptes de plein air, survivalistes ou simples amateurs de nature. Le couteau est un outil pratique, parfois même indispensable. Il peut servir autant à couper des légumes qu’à fendre du bois pour un feu.
Mais est-ce que tous les couteaux sont égaux ? Non.
Chaque couteau est un outil conçu pour répondre à un besoin particulier. Sa forme, son poids, la dureté de sa lame, son manche ou encore le fait qu’il soit pliant ou non, tout cela a une raison d’être. Est-ce un couteau « full tang » ? C’est-à-dire dont la lame traverse tout le manche ? Ce genre de détail fait toute la différence sur le terrain.
Alors explorons ensemble le vaste monde des couteaux.
⚠️ Note importante ⚠️
Le port et l’usage d’un couteau, quel qu’il soit, peuvent être encadrés ou restreints selon les lois en vigueur dans votre pays, votre province ou votre municipalité.
Il est de votre responsabilité de vous informer et de respecter la législation locale en matière de port d’armes blanches ou d’objets tranchants.
Ce site a un but éducatif et informatif. L’auteur ne peut être tenu responsable si un lecteur contrevient aux lois après avoir lu cet article.
Les grandes catégories de couteaux
Vous l’avez sûrement remarqué : tous les couteaux ne se ressemblent pas.
Certains sont longs, d’autres compacts. Certains ont une lame très fine, d’autres une lame aussi épaisse qu’un tournevis. Et ce n’est pas par hasard.
Lorsqu’on conçoit un couteau, le but est de créer un outil adapté à une tâche précise. Voilà pourquoi il existe différentes catégories et même sous-catégories de couteaux.
Le couteau de chasse
Comme son nom l’indique, ce type de couteau est conçu pour les activités liées à la chasse. Mais qu’est-ce qui le rend plus adapté à cette tâche qu’un simple couteau de cuisine ou un modèle de survie ?
Le couteau de chasse a pour fonction principale l’éviscération et le dépeçage d’un gibier. En théorie, presque n’importe quelle lame peut s’en charger, mais ce type de couteau est spécialement pensé pour rendre le travail plus facile, plus propre, et surtout plus sécuritaire.
Il est souvent muni :
d’une lame robuste et légèrement courbée, idéale pour trancher la chair et sectionner les tendons ;
d’un crochet à éviscérer (gut hook), intégré au dos de la lame sur certains modèles, qui permet d’ouvrir l’abdomen sans risquer de percer les organes internes.
Caractéristiques techniques
Longueur de la lame : généralement entre 9 et 13 cm.
Une lame trop longue peut devenir encombrante lorsqu’il faut travailler avec précision à l’intérieur de l’animal.Épaisseur : entre 3 et 5 mm.
Cela garantit une bonne résistance à la torsion, sans risquer de casser.Acier utilisé :
Acier inoxydable : bonne résistance à la corrosion, facile à entretenir.
Acier carbone (ou acier carbone renforcé) : plus dur et plus tranchant, mais sensible à la rouille. Il faut l’huiler régulièrement.
Le manche
Un bon couteau de chasse doit aussi offrir une excellente prise en main, même lorsqu’il est couvert de sang ou de graisse. C’est pourquoi on retrouve souvent :
une garde ou une butée pour empêcher les doigts de glisser sur la lame,
des matériaux antidérapants et résistants comme la micarta, le G10 ou le caoutchouc texturé.
Enfin, la majorité des couteaux de chasse de qualité sont conçus en full tang, c’est-à-dire que la lame traverse le manche de bout en bout. Cela les rend plus solides, plus durables, et mieux adaptés aux travaux exigeants en milieu naturel.
Le couteau de Survie
Les couteaux de type « survie » ont gagné en popularité au cours des dix dernières années, en grande partie grâce à l’essor du survivalisme. Mais au-delà de la mode, ce type de couteau est un outil polyvalent, pensé pour répondre à plusieurs besoins lorsqu’on se retrouve en milieu naturel, sans accès immédiat à d’autres équipements.
Le couteau de survie se distingue par sa robustesse et sa polyvalence. Il doit pouvoir gratter, couper, trancher, creuser, fendre du bois… bref, faire un peu de tout sans broncher.
Caractéristiques techniques
Lame fixe : presque toujours de type full tang, pour maximiser la solidité.
Forme de la pointe : souvent une spear point ou drop point, qui offre un bon équilibre entre robustesse et capacité de perçage.
Longueur de lame : entre 12 et 18 cm, une taille suffisante pour effectuer des tâches plus lourdes comme le batonnage (fendre du bois en frappant sur le dos de la lame avec un bâton).
Épaisseur de lame : entre 4 et 6 mm, pour éviter qu’elle ne casse sous la pression.
Matériaux de la lame
Acier au carbone : plus dur, tient le tranchant plus longtemps, mais peut rouiller si on ne l’entretient pas.
Acier inoxydable : résistant à la corrosion, un peu plus facile à entretenir, mais parfois un peu plus tendre selon l’alliage.
Le manche
Le manche d’un bon couteau de survie est :
robuste, conçu pour résister à un usage intense,
antidérapant, même avec les mains mouillées ou sales,
souvent fabriqué en micarta, G10, caoutchouc texturé, ou même enveloppé de paracorde pour un look personnalisé et un petit bonus de corde d’urgence.
Certains modèles ont un pommeau renforcé à l’arrière du manche, qui peut servir à frapper ou briser une vitre en cas d’urgence, ce qui est un détail intéressant aussi en contexte de survie urbaine.
Tranchant
Le dos de la lame est souvent droit et plat, ce qui permet de l’utiliser pour produire des étincelles avec un firesteel.
Le tranchant est lisse, sans dentelure. Cela facilite l’aiguisage sur le terrain, même avec des moyens improvisés.
Le couteau de Bushcraft
Pour ceux et celles qui découvrent le monde du survivalisme, le bushcraft, c’est un peu comme du camping... mais version ultra-rustique. L’idée, c’est de partir en forêt avec le strict minimum, et une fois sur place, de fabriquer son camp avec ce que la nature offre.
Les adeptes construisent parfois un abri en feuillage, une sorte de tipi en bois, ou encore des structures plus complexes avec de la pierre, de la terre, des cordages artisanaux.
Le bushcraft, ce n’est pas du “glamping”. C’est du vrai, du brut, du pratique.
Le couteau utilisé dans cette discipline ressemble au couteau de survie, mais avec des différences importantes, surtout en termes de finesse et de maniabilité.
Caractéristiques techniques
Lame fixe, toujours pour une meilleure solidité.
Tranchant lisse, sans dentelures, pour faciliter l’aiguisage sur le terrain.
Longueur de lame : entre 9 et 12 cm, ce qui le rend plus court que le couteau de survie. Ce format offre une meilleure maniabilité, surtout pour les petites tâches de précision.
Épaisseur : environ 3 à 4 mm. Suffisamment solide pour du petit batonnage, mais pas conçu pour fendre du bois massif à coups de bâton.
Forme de lame : souvent avec une émouture scandinave (Scandi grind), parfaite pour la sculpture du bois, les entailles, les coupes nettes.
Utilisations typiques
Le couteau de bushcraft est pensé pour :
tailler des piquets,
sculpter des cuillères, des crochets ou des piquets,
préparer du petit bois,
faire du featherstick (copeaux fins pour allumer un feu),
ou encore travailler des matériaux naturels comme l’écorce, l’os ou le cuir.
Acier & manche
Acier : inox ou carbone, selon vos préférences.
(Le carbone tient mieux le fil, mais demande un peu plus d’entretien.)Manche : bois, micarta, G10 ou caoutchouc texturé. L’important, c’est une prise en main sûre et confortable.
Dos de lame : généralement plat et droit, avec un angle à 90 degrés pour gratter un firesteel efficacement.
Le couteau de bushcraft n’est pas une arme. C’est un outil de travail, fait pour créer, sculpter et bâtir. Ce n’est pas le plus costaud pour tout casser dans la forêt… mais c’est un des plus utiles pour se construire un abris plus sophistiqué en forêt.
Couteau tactique / Militaire
Ce type de couteau est conçu pour une chose avant tout : se défendre ou attaquer. C’est un outil de combat, pas un simple accessoire de randonnée.
Je tiens à le dire dès le départ : je ne recommande pas de porter ce genre de couteau sur soi, sauf si vous êtes dans un cadre légal clair (militaire, policier, pompier, etc.) ou en situation exceptionnelle.
En temps normal, ce genre de lame est considéré comme une arme, et son port est souvent encadré ou interdit selon les juridictions.
Cela dit, dans une situation de chaos ou d’effondrement, ce type de couteau pourrait effectivement se retrouver entre les mains de n’importe qui. D’où l’importance de comprendre à quoi il sert, et comment il se distingue des autres.
Caractéristiques techniques
Lame fixe ou pliante : les deux existent, mais les modèles à lame fixe sont préférés en milieu opérationnel pour leur solidité.
Forme de lame : souvent de type tanto, clip point, ou spear point, qui favorisent une bonne pénétration pour un usage offensif ou défensif.
Tranchant mixte : parfois lisse + cranté, pour pouvoir couper aussi bien des cordages que du tissu ou du plastique renforcé.
Longueur de lame : généralement entre 10 et 18 cm.
Suffisamment longue pour être efficace, mais sans nuire à la maniabilité.Épaisseur : souvent entre 3 et 5 mm, pour supporter les usages violents.
Matériaux et conception
Acier : inox ou carbone, souvent avec un revêtement noir ou anti-reflet pour éviter les reflets lumineux.
(On pense ici au revêtement DLC, nitrure de titane ou poudrage noir.)Manche : souvent en G10, micarta, caoutchouc antidérapant ou matériaux composites. On cherche une prise ferme, même avec des gants ou dans la boue.
Pommeau : parfois renforcé pour être utilisé comme marteau d’urgence ou pour briser une vitre.
Garde : présente sur certains modèles pour éviter que la main ne glisse en cas d’usage brutal.
Fonctions secondaires
Coupe-ceinture intégré.
Brise-vitre à l’arrière du manche.
Étui avec système MOLLE pour être porté sur un gilet tactique ou une ceinture.
Beaucoup de couteaux dits "tactiques" sont en réalité plus esthétiques que fonctionnels. Un vrai couteau tactique ne se contente pas d’avoir un look agressif mais est testé en conditions, pensé pour être fiable, rapide à dégainer, et facile à utiliser même sous stress.
Ce type de couteau n’est pas forcément utile pour le bushcraft ou le camping. Il peut dépanner, oui, mais il est pensé avant tout pour les interventions rapides, la défense ou les situations critiques.
Le couteau EDC (Everyday Carry)
Le couteau EDC, c’est le compagnon discret du quotidien. C’est celui que vous glissez dans votre poche, ou votre sac. Il n’est pas fait pour le combat, ni pour dépecer un orignal. Mais il est parfait pour ouvrir une boîte, couper une corde, tailler un bâton, ou même préparer un casse-croûte.
Dans une logique de préparation et d’autonomie, un bon EDC peut devenir un allié précieux, surtout quand il est bien choisi en fonction de vos besoins.
À quoi sert un couteau EDC ?
Ouvrir des colis ou emballages
Couper du ruban, de la ficelle ou des attaches
Tailler du petit bois ou faire des copeaux
Préparer un fruit, du pain, ou une collation
Faire de petites réparations ou ajustements
Dépanner en cas d’urgence (coupure de ceinture, petit levier, etc.)
Caractéristiques techniques
Pliant : presque tous les EDC sont pliants, pour un transport discret.
Lame courte : entre 4 et 9 cm,
Tranchant lisse ou parfois mixte, mais le lisse est souvent plus pratique pour les tâches fines du quotidien.
Mécanisme de verrouillage : liner lock, frame lock, back lock, axis lock… selon vos préférences.
À noter : certains mécanismes d’ouverture (automatique ou assistée) sont réglementés dans certains pays ou provinces. Renseignez-vous avant l’achat.
Matériaux et ergonomie
Acier : souvent de l’acier inoxydable, assez facile à aiguiser.
Manche : en aluminium, G10, bois, plastique renforcé ou autre
Clip de ceinture : presque toujours présent, pour un port discret (sauf pour canif ou multi-tool)
Design : sobre ou tactique, selon les goûts, mais l’important c’est la prise en main et la facilité d’usage.
Légalité
Le couteau EDC est un couteau utilitaire, mais ça reste une lame. Selon l’endroit où vous vivez, le port en public peut être interdit ou limité, même pour un petit couteau pliant.
Le couteau multi-fonctions
S’il y a un couteau que presque tout le monde connaît ( ou presque ), c’est bien le couteau suisse.
Ces couteaux multi-fonctions sont de véritables outils de poche dans tous les sens du terme.
Ce ne sont pas des outils spécialisés, mais ils brillent par leur polyvalence. En camping, en voiture, au chalet, dans un sac d’urgence ou même sur votre trousseau de clés, ils trouvent toujours une utilité. J’utilise moi même un Leatherman ou un Victorinox Huntsman.
À quoi ça sert ?
À remplir plusieurs fonctions en un seul objet, souvent compact.
On y retrouve souvent :
Une lame (ou plusieurs)
Un tournevis plat et cruciforme
Un ouvre-boîte
Un décapsuleur
Des ciseaux
Une lime
Une scie à bois (sur certains modèles)
Une pince multi-usage (dans les modèles Leatherman)
Un poinçon ou un alésoir
Un tire-bouchon (pour les urgences vinicoles ;) )
Caractéristiques
Format pliant et compact, facile à glisser dans une poche ou un sac.
Acier inoxydable la plupart du temps, pour résister à l’humidité et à l’usure.
Poids variable selon les modèles. Certains sont ultralégers, d’autres plus lourds avec plus d’outils intégrés.
Mais Attention ! : qui dit multi-fonctions dit aussi compromis. Ces couteaux ne sont pas faits pour les tâches exigeantes, comme fendre du bois !
Le couteau nautique
Le couteau nautique est conçu pour évoluer dans un environnement humide, salin, glissant et parfois instable. Que ce soit à bord d’un voilier, d’un bateau de pêche, d’un canot ou même au bord d’un quai, ce type de couteau est pensé pour affronter l’eau, les cordages, les filets, et les urgences propres au monde maritime.
Ce n’est pas un couteau pour sculpter du bois ou trancher un steak. C’est un outil technique, spécialisé, souvent minimaliste… mais redoutablement efficace dans son élément.
Caractéristiques techniques
Résistance à la corrosion : priorité absolue.
Ces couteaux sont faits en acier inoxydable marin (type 316, H1, ou alliages spécifiques) ou en titaneSouvent dentelée ou partiellement dentelée pour couper facilement des cordages, filets ou sangles
Longueur moyenne entre 7 et 10 cm : assez pour être utile sans être encombrant.
Pointe arrondie (sur certains modèles) pour éviter les blessures en cas de chute ou de tangage.
Bonne maniabilité, même avec des gants.
Manche et conception
Manche antidérapant, même mouillé : souvent en caoutchouc texturé, plastique renforcé ou G10.
Couleurs vives (jaune, orange, rouge) : pour repérer facilement le couteau en cas de chute à l’eau.
Flottant, sur certains modèles (notamment ceux à manche en mousse ou creux).
Œillet pour dragonne : presque toujours présent.
Fonctions secondaires
Épissoir (marlinspike) : pour desserrer les nœuds marins serrés.
Coupe-ceinture ou crochet de sécurité.
Brise-vitre (plus rare, mais présent sur certains modèles de sécurité nautique).
Pour qui ? Pour quoi ?
Navigateurs (voile ou moteur)
Pêcheurs
Kayakistes, canoteurs, guides nautiques
Travailleurs portuaires ou en environnement marin
Survivalistes vivant près de l’eau ou préparant des scénarios d’évacuation par voie nautique
Comme vous l’avez vu, tous les couteaux ne se valent pas, et surtout, tous ne servent pas au même usage. Il en existe même d’autre catégories pour le combat, la cuisine, à bois et de collection.
Du couteau de chasse conçu pour l’éviscération, au modèle de bushcraft pensé pour sculpter du bois, en passant par le couteau tactique réservé aux situations extrêmes, chaque type de lame a sa spécialité. Il n’existe pas de couteau « parfait » pour tout faire, mais bien des outils adaptés à des contextes précis.
C’est pourquoi il est essentiel de choisir son couteau en fonction de son environnement (forêt, mer, ville…) et de ses besoins (survie, utilitaire, défense, campement, etc). Un bon couteau, ce n’est pas qu’un bout d’acier ;
c’est un outil fiable, un prolongement de la main, et parfois même un élément clé dans une situation critique.
Et vous ? Quel type de couteau utilisez-vous au quotidien ou lors de vos sorties ?
Partagez-le dans les commentaires ou venez en discuter sur notre communauté Discord ou sur la page de L’Avant-Poste sur Facebook !